Cet article est le cinquième de notre série d’articles autour du lipoedème, tous des entretiens avec des femmes touchées par un lipoedème qui nous inspirent et des professionnels qui vous donnent des conseils pour votre quotidien, et cela, sur diverses thématiques.
Pour ce nouvel entretien, faites la connaissance d'Aurélia ‘Glow-with-Aure’ elle-même touchée par un lipoedème. Elle vous donne des conseils de bien-être, de confiance en soi, de santé mentale et de motivation !
Je m’appelle Aurélia, j’ai 25 ans. J’ai un bachelier en gestion hôtelière. Je suis une personne douce, attentive, ambitieuse et bienveillante. Je suis très présente sur les réseaux sociaux. J’aime partager avec les autres et aider les autres. Je suis une maman chat, je considère mes 3 chats comme mes bébés.
J’ai développé une vraie passion pour la musculation depuis plusieurs années. J’ai toujours aimé le sport, mais la musculation est vraiment devenue une grande partie de ma vie. Je suis passionnée par la nutrition, le bien-être mental et le développement personnel.
J’aime lire des livres autant sur le développement personnel que sur les histoires d’amour.
Comment et quand s’est passé votre diagnostic pour le lipoedème ?
Pendant des années, je me suis battue contre mon poids. J’ai fait des régimes à répétition en espérant maigrir à tout prix. Plus le temps passait, plus je remarquais que mes jambes et mes bras grossissaient.
J’ai longtemps pensé que c’était de ma faute, que je ne faisais pas les choses correctement pour perdre du poids. J’ai ensuite eu de plus en plus de douleurs, de décharges électriques dans les jambes, des fourmillements, des hématomes. Je me suis dis qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas avec mes jambes.
J’ai donc cherché sur Internet pendant plusieurs semaines. J’ai trouvé le lipoedème. Je me suis renseigné afin de trouver une personne spécialisée dans cette maladie. J’ai trouvé un centre spécialisé à Bruxelles en Belgique. J’ai été voir la lymphologue fin novembre 2023. Elle m’a prescrit plusieurs examens à faire comme une prise de sang, une lymphoscintigraphie et une écho doppler. Afin que ce soit bien réalisé, elle m’a précisé où et chez qui aller pour faire ces examens.
En mars 2024, le verdict tombe. Je suis officiellement diagnostiquée atteinte de Lipoedème Stade 2 presque 3 et Type 4.
Quel a ensuite été votre état d’esprit ?
Lors du diagnostic définitif, ça a été compliqué, car j’étais seule face à cette réponse. Je me suis mise à pleurer, à me demander pourquoi moi ? Pourquoi dois-je subir ça ? Je me suis dit que ce n’était pas juste parce que j’ai toujours été sportive, j’ai toujours fait attention à ce que je mangeais et au final, je me retrouve avec une maladie qui touche les tissus adipeux. C’était comme si l’univers me faisait une blague. Cela a été encore plus dur, car je pensais être atteinte aux jambes, mais finalement, j’étais aussi atteinte au niveau des bras. C’était incompréhensible. Une partie de moi ne voulait pas accepter que j’étais malade, et l’autre partie de moi était soulagée car j’avais enfin eu une réponse sur ces maux.
Vous êtes très active au quotidien, pouvez-vous nous en dire plus et donner quelques conseils pour d’autres héroïnes du lipoedème qui aimeraient se lancer à la salle de sport, mais qui n’osent pas ?
Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire, mais il suffit d’oser. Le premier pas est toujours le plus difficile. J’aime comparer cela avec un enfant qui apprend à marcher. Il tombe souvent, mais se relève à chaque fois. Il essaie encore et encore jusqu’à réussir à marcher correctement.
Pour la salle de sport, c’est la même chose. La première fois qu’on franchit le cap de la salle de sport, on se pose des questions, on ne sait pas forcément quoi faire ni comment s’y prendre.
À mes débuts, j’y ai été petit à petit. J’ai commencé par faire un peu de vélo afin d’observer comment était l’ambiance dans la salle de sport. Puis, j’ai fait du tapis. Après cela, j’ai commencé par faire les machines guidées, car il y a les images qui expliquent comment faire les exercices.
Et puis, un jour, je me suis dit “Je veux essayer les haltères, et si j’y allais ?” Ni une ni deux, sans réfléchir, j’ai été sur le plateau des poids libres. À partir de ce moment-là, c’est devenu une évidence. La salle de sport était devenue mon échappatoire, ma bulle, mon exutoire.
Après, si la salle de sport n’est pas envisageable, il existe plein de vidéos de renforcement musculaire gratuites sur Youtube qui permettent d’être active en restant à la maison. C’est une super alternative si on veut bouger plus.
Comment restez-vous motivée ?
Quand j’ai un coup de mou, je pense à ce que m’apporte le sport, à ce que m’apporte une bonne alimentation, à ce que m’apporte une bonne hygiène de vie. Je pense à ce que ça m’apporte sur le plan physique et mental.
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Physiquement, ça permet de bouger mon corps, de dépasser mes limites, de sortir de ma zone de confort, de faire du bien à mon corps.
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Mentalement, ça me permet de me vider la tête, de penser à moi, de soulager mon stress. Je pense que c’est un ensemble de choses positives qui fait que je continue à rester aussi motivée (et disciplinée).
Vous avez changé votre pseudo IG avec Glow.With.Aure, pouvez-vous nous expliquer ce changement ?
Lorsque j’ai créé mon compte IG, je l’ai appelé Aure.fit car cela reflétait le fait que je partageais ma perte de poids, mon parcours sportif et c’est tout. J’ai gardé ce nom pendant des années puisque tout le monde me connaissait sous ce pseudo.
Lors d’une introspection sur moi-même, sur ce que je voulais, sur ce que je voulais transmettre, je trouvais qu’Aure.fit, ne collait plus avec la personne que je suis devenue.
Je remercie celle que j’étais d’avoir osé créer ce compte IG et d’avoir partagé son quotidien avec les autres. Celle que je suis aujourd’hui est différente, et je crois que j’avais besoin d’écrire un nouveau chapitre de ma vie.
Glow.With.Aure est venu naturellement. Je veux montrer aux femmes comme moi qu’on peut briller en étant soi-même, qu’on peut être une inspiration pour les autres tout en étant authentique et en voulant aider les autres.
Quels conseils aimeriez-vous donner à d'autres femmes pour qu’elles puissent renforcer leur confiance en elles ?
Je ne le dirai jamais assez, mais il faut ABSOLUMENT arrêter de se comparer aux autres. Je sais qu’on est humain et que ça fait partie de nous, mais c’est quelque chose qui nous empêche de voir notre propre beauté intérieure et extérieure. Chaque personne est différente, a son propre parcours, ses propres traumatismes, ses propres ambitions.
Une chose qui est importante à retenir, c’est que tu es toi, cette personne unique. Tu apportes ta propre pierre à l’édifice de ce monde.
Selon vous, quel est le meilleur moyen de prendre soin de sa santé mentale ? Avez-vous quelques conseils ?
Pour prendre soin de sa santé mentale, il y a tellement de possibilités. Personnellement, ce qui a marché pour moi, ce sont les choses suivantes :
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Imposer ses limites aux autres en disant non quand on n’a pas envie, en prenant du recul, en discutant avec les autres.
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Aller voir un psy ou un thérapeute, ça peut être bénéfique pour parler de tout et de rien avec une personne extérieure à notre vie, se confier, travailler sur soi-même.
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Faire de la cohérence cardiaque permet de s’apaiser et de réduire le stress. J’utilise l’application Respirelax+.
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Prendre un moment à soi chaque jour. Par exemple, lire un chapitre de son livre au calme, prendre un bain bien chaud, faire son ‘skin care’, aller se balader dans son endroit préféré.
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S’autoriser à ressentir ses émotions, ses sentiments. Si tu as besoin de pleurer, fais-le. Si tu as besoin de crier, fais-le. Si tu enfouis ce que tu ressens, cela finira par revenir tel un boomerang, alors autant le ressentir une bonne foi, et après ça ira mieux.
Un grand merci à Aurélia d’avoir partagé son histoire avec nous et ses conseils pour rester active et motivée au quotidien, mais également prendre soin de sa santé mentale.